Des plantes de coupure contre les nématodes du blé dur

De fortes attaques de nématodes (Heterodera avenae) ont eu lieu dans le sud-est de la France cette année. Ces vers ronds invisibles à l’œil nu sont présents dans le sol et affaiblissent les plantes en s’attaquant aux racines. Les symptômes apparaissent entre le début du tallage et le courant de la montaison. Les facteurs de risque sont nombreux : rotation courte de céréales à paille, sols légers (caillouteux, calcaire, sableux), semis tardifs, forte humidité en automne-hiver qui active le nématode et permet sa dispersion en se déplaçant dans un film d’eau.

Interculture propre

« La présence de nématodes sur une parcelle est à prendre au sérieux et nécessite des actions sur le long terme afin de pouvoir régler le problème sur la durée », insiste Arvalis. Il n’existe en effet aucun traitement. Pour réduire le risque l’an prochain, mieux vaut avoir une interculture propre, grâce à un déchaumage précoce et un désherbage pour éviter l’apport de nourriture aux nématodes.

L’institut conseille aussi d’allonger la rotation avec des plantes de coupure où les larves ne peuvent pas se développer, en semant par exemple de la luzerne pendant au moins deux ans. Des expérimentations menées dans d’autres pays montrent que deux années de cette légumineuse fourragère permettent de réduire de moitié la population du sol. Il est également envisageable de semer durant deux ans d’autres plantes non-hôtes comme le pois chiche, le colza ou le tournesol.

Pour les prochains travaux du sol, il est aussi judicieux de bien terminer par les parcelles contaminées, afin de ne pas apporter le ravageur dans de nouvelles parcelles via les outils. Il est enfin très important de contrôler les repousses de céréales et autres graminées se développant en hiver sur la culture de coupure.